Honorer les animaux

Peut-être qu’avant d’honorer les animaux, il s’agit davantage d’honorer le vivant et donc le sacré ?

Parler de la souffrance animale et particulièrement de celle des bébés animaux, c’est aller chatouiller des émotions qu’en général, on n’aime pas trop approcher (culpabilité, mauvaise conscience, …)  et risquer en retour de se faire canarder, dégommer, dézinguer, tirer dessus à boulets rouges.

Je me doute bien que les « viandarts » vont avoir du mal à renoncer à ce qu’ils aiment.

Adieu les saucissons, pâtés, jambon, grillades, pot-au-feu délicieux, steaks, côtelettes, côte de bœuf, rôtis, gigots, etc. ?

Une approche moins radicale que de tout supprimer d’un coup, d’un seul, peut être de commencer à petite dose, avec des petits trucs, à son rythme (c’est aussi cela la fraternité envers soi-même) :

  • Choisir de la viande issue d’élevages qui s’engagent à bien traiter les animaux, les respecter, à les nourrir sainement  (sans pesticides, engrais, OGM par exemple, …), à ne pas les « bourrer » d’antibiotiques sous couvert de prévenir de maladies possibles, à les laisser à l’air libre, etc., diminuer sa consommation de viande, s’informer, trouver le courage d’aller dans un abattoir (ça calme bien), s’encourager dans de bonnes nouvelles habitudes, …

Je suis plus chiffonnée par l’abattage. Il y a une trentaine d’années, il pouvait encore se faire dans les fermes, pas dans des conditions géniales mais le lien avec l’animal était bien là. J’ai le souvenir de mon père accroupi dans les prés entouré par les 2 cochons qu’il élevait pour qu’ils nous nourrissent ensuite. Je vous assure qu’ils venaient s’asseoir à côté de lui. Et quelque part, il y avait une sorte d’affection mutuelle, peut-être acceptaient-ils leur prochaine fin qui viendrait assouvir notre faim (sic) ?

Aujourd’hui, côté abattoir, il y a du boulot pour améliorer les conditions de travail … et de … comment nommer cela ? de mort des animaux ?

C’est rude, hein ?

Pourtant, j’ai connaissance d’au-moins un homme qui s’est penché sur la question et a apporté quelques réponses plutôt sympas. Il s’agit de Dan O’brien, ce type génial qui a réintroduit les bisons dans les Badlands (Etats-Unis). Après avoir bien galéré au tout début, il a développé une activité de vente de viande de bisons à distance. Bon, ça c’est son business.

Mais ce qui est intéressant, c’est qu’il s’est rapproché des tribus indiennes alentour pour s’inspirer de leurs rituels de sacrifice des bêtes. Et ça, c’est inspirant. Pour ce que j’en ai compris, le camion d’abattage se rend dans la prairie à la rencontre du troupeau. Une fois au milieu des bisons, le « sacrificeur » (punaise, j’ai du mal à trouver les mots justes, peut-être parce qu’ils ne sont pas à la mesure d’une réalité dérangeante) attend qu’un bison s’arrête et se tourne vers lui. Cela veut dire que la bête est d’accord pour être sacrifiée, il prononce alors une prière de remerciement, gratitude, grâce, reconnaissance avant de l’abattre. Comme une célébration pour honorer le sacrifice consenti.

Bon, je ne prétends pas être à la hauteur de mon ambition : vivre avec les animaux/les bêtes sans ne plus en manger du tout, mais j’avance un peu, consciente d’être loin d’une réelle fraternité avec elles … Et vous ?

Geneviève

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